CONTRE L’ETAT

Parution le 15 septembre 2020 aux Editions Critiques du dernier livre de Tom Thomas « Contre l’Etat », 144 pages, 12 euros, disponible à la librairie du Point du Jour à Paris et dans toutes les bonnes librairies à travers la France.

Si beaucoup s’accordent sur le fait que l’État sert de bras armé au capital et à la classe qui le représente, beaucoup croient aussi à tort que ce même État, entre d’autres mains, pourrait être mis au service du peuple.
C’est contre ce préjugé trop peu discuté que s’inscrit ce court et stimulant essai. Prolongeant les arguments construits par la tradition marxienne, il rappelle que, comme instance politique surplombant la société, l’État est toujours le garant d’une domination de classe. Loin d’être un outil neutre au service de qui s’en empare, il est un rouage essentiel de l’exploitation capitaliste.
Certes, les sociétés modernes ne liquideront pas l’État du jour au lendemain. Néanmoins, tout mouvement émancipateur conséquent ne saurait écarter de ses objectifs une dissolution à terme de l’État pour une réapropriation de la politique par le plus grand nombre.

 


4 Commentaires

  1. Vincent

    Bonjour Tom Thomas,

    Tout d’abord je vous remercie infiniment pour vos livres, je les dévore tout en continuant de lire Marx.

    Ma question est la suivante: que pensez-vous la stratégie des confinements pour lutter contre le Covid ? Est-qu’on peut y voir (au risque d’être qualifié de complotiste) une stratégie du grand capital pour une ultime tentative de dévalorisation et de reconfiguration de la production visant à se sortir de la crise chronique ? Ou alors s’agit-il seulement d’une coïncidence ? …

    Encore merci pour votre engagement et vos précieux livres.

    Vincent

    • Ni la pandémie Covid ni le confinement qui s’en est suivi n’ont été souhaités par les capitalistes. Au contraire ça n’a fait qu’aggraver la crise. Aggravation qui elle-même a accentué la tendance lourde au totalitarisme étatique déjà bien avancée. Confinement, vaccination hâtive n’ont été que des mesures obligées dès lors que la pandémie se développait et que le système de santé était sérieusement dégradé. Mais l’important ici est de comprendre qu’à ne discuter que des mesures prises pour tenter de contrer l’expansion de la pandémie, on ne discute que des moyens de contrer les effets d’une pandémie. C’est oublier l’essentiel qui est de discuter de la cause qui les génère, et les génèrera toujours plus nombreuses et meurtrières (notamment avec le réchauffement climatique) : le capital contemporain, plus exactement la sénilité de ce capital (pour une explication, cf. mon livre à paraître en septembre-octobre sur ce sujet). Sénilité qui engendre d’ailleurs bien d’autres maladies, cause de plus nombreux handicaps et morts. Ce qui amènera nécessairement les Etats à encore plus de totalitarisme (pas d’autre solution si on s’en teint à la lutte contre les effets). A ce titre les diverses thèses complotistes, les débats centrés sur les mesures telles que le confinement et la vaccination, sont pain bénit pour le capital (en plus qu’ils révèlent souvent une conception tout à fait bourgeoise individualiste et égoïste de la liberté) puisqu’elles ne remettent en cause que les mesures prises par les gouvernements, et non le capital.

      • Bonjour Tom Thomas,

        Si je puis me permettre, la Pravda ne parle plus, ou de moins en moins de réchauffement climatique, mais changement climatique (au moyen âge on cultivait la vigne à Londres).
        Le réchauffement et l’histoire du carbonne est bien par certains côtés sujette à caution, une allégorie, qui sert bien le capital, dans ses tentavives de surmonter sa contradiction, par le tout verdâdre.
        Comme vous l’écrivez le capitalisme en phase sénile (crise perpétuelle, consommation forcée), n’y parviendra pas, puisque les gains de roductivité par la micro_électronique et autres automatismes productifs, absobe et dissout le travail vivant (CV) la substance du capital.
        Pour le reste votre radicalité (à la racine), et votre travail est très pertinent clair, remarquable même, je m’empresse de commander certains de vos ouvrages.

  2. Un lecteur enthousiaste

    Bonjour Tom Thomas,

    Je vous écris car j’ai lu votre livre Contre l’Etat. J’ai été très enthousiasmé à plusieurs niveaux.
    D’une part, votre écriture est d’une grande clarté. Votre propos est très pédagogique alors que sur ces questions j’ai vite été découragé soit par une écriture ampoulée et désincarnée soit par un propos très embourgeoisé. Ici, vous prenez le lecteur par la main en revenant sur des concepts essentiels pour nous faire comprendre les liens consubstantiels entre capitalisme et Etat. Malgré plusieurs discussions avec des amis sur ces sujets et des lectures multiples, je n’avais pas mesurer les rapports systémiques bien que je les pressentais. Désormais je les comprends.

    D’autre part, votre livre adopte une lecture historique passionnante. Tant en termes de rupture entre les périodes précapitalistes et celle capitaliste qu’en termes de découpage des périodes capitalistes. La mise en relation entre les rapports de production capitaliste et les formes d’intervention de l’Etat est vraiment passionnante.

    Je me permets de vous poser une question sur la première rupture car je manque de ressources à ce sujet. Vous traitez sommairement dans le premier chapitre de l’histoire de l’individu et renvoyer à votre livre du même nom. J’ai parcouru votre livre sur votre site (que je vais me procurer d’ici peu) mais, sauf erreur de ma part, je n’ai pas vu de références historiques sur ce moment de rupture. Aussi, je me demandais si vous pouviez m’indiquer quelques conseils de lecture sur ce passage qui est à mes yeux central pour comprendre la spécificité du capitalisme. Je pense à Tönnies évidemment ou à des passages chez Le Goff ou chez Braudel, mais je cherche des travaux un peu plus systématique et surtout appuyé d’exemples.

    Merci de votre aide.

    Bien à vous

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